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 Bernard-Marie Koltès [Auteur dramatique]

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Lys
La Tartine



Messages : 247
Féminin

Bernard-Marie Koltès [Auteur dramatique] Empty
MessageSujet: Bernard-Marie Koltès [Auteur dramatique]   Bernard-Marie Koltès [Auteur dramatique] I_icon_minitimeDim 3 Mar - 20:56

J'ai vu il y a peu la pièce Sallinger de Koltès mit en scène par Catherine Marnas. Je me suis alors intéressée de plus près à Koltès, et en cours, j'ai vu un documentaire fait sur lui par son frère, François Koltès. Et depuis, je suis tout simplement fascinée par cette homme (mort)! <3


«Bernard-Marie est né en 1948. J’avais quinze mois. Les vicissitudes de la vie nous ont tenus rapprochés pendant l’enfance et la jeunesse, même chambre à la maison, puis même pensionnat, activités communes... Qui était ce frère génial ? Peut-être l’un des plus importants auteurs du théâtre contemporain. Quels liens existe-t-il entre les épisodes, les traces de sa vie réelle et l’empreinte écrite de l’œuvre qu’il nous laisse ?»
Bernard-Marie Koltès : Comme une étoile filante
Par François Koltès



Bernard-Marie Koltès [Auteur dramatique] 06063810
Bernard-Marie Koltès : comme une étoile filante, est un documentaire français d’environ 45 minutes réalisé en 1997 par le frère de Bernard-Marie Koltès, François Koltès.
Tout en traçant une biographie de cet auteur dramatique, François Koltès nous montre le rapport qu’il entretenait avec le théâtre au fil de nombreuses interviews de personnes ayant travaillé avec lui, tels que Patrice Chéreau et Madeleine Comparot. Mais une grande part de ce documentaire est dédiée à des extraits de mises en scènes ou des lectures des textes de Koltès.
Le documentaire s’ouvre sur une vue du temple maya de Tikal situé au nord du Guatemala, avec une voix-off faisant entendre la fascination que porte Koltès pour cet endroit. Puis, au fil de photographies en noir et blanc de Koltès, on en apprend plus sur sa vie : né à Metz en 1948, il lit du Jules Verne, puis il lit Les Misérables pour enfin découvrir Rimbaud qui lui ouvrira le secret de la métaphore. En 1967, il intègre une Ecole de Journalisme à Strasbourg, mais y reste très peu de temps : en 1969, il va pour la première fois au théâtre et vit Maria Casarès dans Médée de Sénèque, mit en scène par Jorge Lavelli. C’est une révélation pour Koltès. Il se met à écrire et entre dans la section « régie » au Théâtre National de Strasbourg (TNS) puis monte peu après une troupe de théâtre nommée le Théâtre du Quai. En 1970, il monte Les Amertumes, repris du texte de Gorki, Enfance. Hubert Gignoux qui alors assista à la représentation, encouragea Koltès à continuer sur cette voie.

Mais qui était Koltès ? Un enfant marqué par l’absence du père, et d’une maternité dont peut-être il ne se serait jamais remis. Le thème de la Famille d’ailleurs, est présent dans ses œuvres. Le thème de la masculinité aussi, comme dans Sallinger, vu à travers le père Al et le fils Leslie. L’autre thème, et celui-ci est sans doute le thème majeur des œuvres de Koltès, c’est celui de l’Autre. Le rapport à l’Autre. On pourrait même aller jusqu’à dire que c’est le fil directeur de la vie de Koltès, c’est son rapport au théâtre, c’est son écriture. Dans La nuit juste avant les forêts, écrite en 1977, c’est la solitude, le besoin de l’Autre, l’exclusion et la violence qui reviennent sans cesse. Qu’est cette pièce, d’ailleurs ? Un monologue ou plutôt un quasi-monologue, car c’est un soliloque qui s’adresse à quelqu’un qui ne répond pas. Apparait alors une mise en scène intéressante, jouée par Yves Ferry, blouson de cuir et assis à une table. Le rapport à l’Autre ce fait à travers cette écriture du théâtre contemporain, le monologue justement, et c’est ce qui fait la caractéristique de Koltès : de grandes coulées verbales, une langue du débordement. Anne Ubersfled écrira dans Bernard-Marie Koltès (2001) : « Le texte est écrit facilement, d’une seule traite […] pas de ponctuation forte, rien que le mouvement de la respiration, et une sorte de tressage de thèmes, qui donne à tout le texte son rythme musicale de fugue ».
Ce qui caractérise aussi Koltès, c’est son attirance pour les grands hommes emportés par la maladie. En 1980, il assistera au dernier concert de Bob Marley. Il n’est pas difficile d’imaginer l’attirance qu’il a dû ressentir pour cet artiste. Et sous Koltès, il faudrait peut-être voir Robberto Zucco, qui brûle sa vie comme une étoile filante, et auquel s’apparente l’écrivain. Pièce écrite en 1989, peu avant sa mort, où Koltès est emporté prématurément par la maladie. Cette rencontre très rapide avec la mort n’est pas sans répercussion sur ses œuvres : tous ses textes relatent d’une manière ou d’une autre, l’histoire d’un jeune homme confronté à la mort. Peut-être Koltès avait-il voulu revivre à travers Robberto Zucco. Quoi qu’il en soit, il avait l’envie de redevenir en bonne santé, mais il n’avait pas tenté d’éviter la maladie.
Ses derniers souffles, Koltès les donne à l’Amérique du Sud et à l’Afrique. En 1978, il commence à voyager et s’éprend de ces deux continents. Il dira lui-même qu’il a besoin de l’Afrique pour écrire, au son de Cry Blood Africa de Burning Spear, sa chanson préférée. Pour Koltès, c’est une honte d’être Blanc, il aurait voulu être Noir. Il a en lui le mépris du peuple européen, et même de l’Afrique blanche où il ne se retrouve pas. C’est l’Afrique, sans doute, qui le mène à se poser dans ses pièces la question de la lutte des classes.
Cette fascination pour l’Amérique du Sud et pour l’Afrique a ses raisons. Koltès est un écrivain qui a ses revendications, il sait ce qu’il veut écrire. Lorsqu’en 1976 il écrit Sallinger pour Bruno Boeglin qui lui avait commandé une pièce, il dira de cette œuvre : « Si c’est ça que je dois continuer à faire, j’arrête d’écrire ». Sans doute le mépris qu’avait Koltès pour Sallinger est la raison pour laquelle cette pièce reste dans l’ombre comparé aux autres pièces. De plus, Koltès tient à la rigueur : ses longues didascalies relèvent d’une précision impressionnante. En fait, il accorde une importance énorme au lieu, il le précise dans les descriptions, tout en gardant cette part métaphorique à laquelle il est très attaché.
Vers la fin du documentaire, Patrice Chéreau nous dévoile qui est justement Koltès selon ses propres ressentis. Chéreau voit dans l’univers de Koltès, un monde inaccessible. C’était un homme qui « met devant toi les questions qu’il faut que tu te poses ». C’était un homme qui « pensait le monde à sa façon et qui l’expliquait à sa façon ».

Bernard-Marie Koltès [Auteur dramatique] Koltch10
Dans la solitude des champs de coton, ms Patrice Chéreau, 1996

Le film se referme à nouveau sur le temple maya, le second lieu d’inspiration de Koltès après l’Afrique. Koltès nous laisse des œuvres au succès aujourd’hui international. Cet univers quasiment impénétrable marque dans nos esprits un monde de violence et le besoin de l’Autre, et l’on ne peut qu’être fasciné par cet homme emporté trop tôt par la maladie, nous laissant des monologues qui marquèrent l’histoire du théâtre du XXème siècle.


Œuvres de Koltès

Théâtre
Les Amertumes (1970)
La Marche (1970)
Procès Ivre (1971)
L’héritage (1972)
Récits morts. Un rêve égaré (1973)
Des voix sourdes (1974)
Le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet (1974)
Sallinger (1977)
La Nuit juste avant les forêts (1977)
Combat de nègre et de chiens (1979)
Quai Ouest (1985)
Dans la solitude des champs de coton (1985)
Tabataba (1986)
Le Retour au désert (1988)
Roberto Zucco (1988)
Coco (1988)

Récits
La Fuite à cheval très loin dans la ville : roman (1976)

Scénario
Nickel Stuff (1984)

Textes autobiographiques
Une part de ma vie : Entretiens (1983-1989)

Comédien
1972 : L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, mise en scène Hubert Gignoux, Festival de la Cité Carcassonne

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